mercredi 22 août 2007

La philatélie thématique

La philatélie thématique (baptisée à l’origine philatélie constructive) consiste à rassembler des timbres-poste et d'autres documents philatéliques et postaux s'ils ont un rapport avec un thème particulier, puis à les organiser pour une présentation publique ou une conservation dans un but encyclopédique.

En conséquence du développement de la philatélie thématique, principalement depuis les années (19)50, les administrations postales ont adapté leurs programmes philatéliques annuels pour y inclure des thèmes traditionnels (faune, flore, histoire, scoutisme, sport, aviation postale,...), susceptibles de leur attirer la clientèle des collectionneurs thématistes. Certains pays, souvent pour élargir leurs sources de devises, émettent plus de timbres que ne nécessitent leurs besoins postaux afin de fournir les marchands de timbres en thèmes recherchés.

Le collectionneur thématique choisit un sujet selon ses goûts, les disponibilités des timbres ou ses objectifs scientifiques. Il recueille alors les timbres qui illustrent ce thème directement ou indirectement (un animal ou un objet à l’arrière-plan d’une scène). Il peut ou non leur ajouter d'autres documents philatéliques : oblitération, flamme postale, enveloppe ou entier postal illustrés, carte-maximum, etc. Les timbres recueillis par les thématistes, sont généralement les figurines postales relatives à leur centre d'intérêt.

Mais ils peuvent aussi leur associer les timbres fiscaux relevant du même thème. Il existe aussi des thématistes exclusivement fiscalistes, mais alors que la thématique postale est basée avant tout sur l'image, la thématique fiscale est basée avant tout sur la fonction. Ainsi pourra t'on inclure dans le thème maritime les timbres de connaissements, ou dans le thème animalier, ceux de permis de chasse et de viandes, ou dans le thème cycliste, les timbres de vélocipèdes, etc., etc.


L'organisation d'une collection thématique a pour but un exposé philatélique et scientifique sur le thème choisi.





Prenons comme exemple la thématique John F. Kennedy :

J. F. Kennedy a fait l'objet de nombreuses émissions de timbres, particulièrement après son assassinat en 1963.


Bien entendu, cet exemple n'a pas pour objet de traiter exhaustivement du thème, mais juste de donner quelques pistes.




Ici, nous avons un timbre et deux documents philatéliques.


Le timbre est d'Umm al Qiwain, un émirat des Emirats Arabes Unis, et représente la sortie de la cathédrale du cercueil de JF Kennedy entouré de sa famille.


Ce timbre, même s'il représente une scène historique, n'a pas une grande valeur en compétition (exposition). En effet, l'émirat d'Umm al Qiwain émet énormément et régulièrement des timbres qui n'ont rien à voir avec son histoire, sa culture, sa faune, etc., et essaie surtout d'attirer les collectionneurs. Le même timbre, mais provenant des Etats-Unis, aurait une bien plus grande valeur.




Le thématiste ne se limite pas aux timbres, il recherche également les documents philatéliques, et bien entendu, les enveloppes.




Notre deuxième exemple, pour le thème de J.F. Kennedy, est une enveloppe. Cette enveloppe a été postée à bord du navire USS Joseph P. Kennedy, Jr le 4 novembre 1949. Ce destroyer était en mission dans les Caraïbes à ce moment-là.

Cette enveloppe peut faire partie d'une thématique sur J.F. Kennedy car le destroyer d'où elle est partie a été nommé du nom de son frère aîné, J.P. Kennedy, Jr, mort en 1944 au-dessus de la Manche.






Enfin, voici une autre enveloppe. Celle-ci est un Premier Jour. Elle représente Robert F. Kennedy, un autre frère de J.F. Kennedy, ancien Sénateur des USA, et ancien Ministre de la Justice. Elle a été émise à l'occasion de la sortie du timbre de 5 cents à son effigie.




Source : Wikipedia

Les timbres socio-postaux (d'Alsace-Moselle et d'Allemagne)

Le timbre socio-postal est une figurine servant à constater le règlement d'une contribution sociale par les salariés et employeurs. Cette contribution garantit au salarié une indemnité de maladie ou de retraite. Mais, comme pour l'employeur, elle n'implique aucune contrepartie, elle revêt à son égard un caractère parafiscal. Si bien que les timbres constatant de tels versements peuvent figurer dans une collection de fiscaux. Toutefois, comme ces timbres ont été imprimés et vendus par la poste, ils ont tout autant leur place dans une collection de timbres-poste.


C’est le 1er janvier 1891 qu’entra en vigueur dans tout l’Empire allemand, et donc en Alsace-Lorraine, un système d’assurances sociales original, qui servit par la suite de modèle aux autres régimes d’Europe occidentale. Ce régime avait été instauré, en application de la loi d’Empire du 19 juillet 1889, à l’initiative du Chancelier Bismarck

Ce système reposait en effet sur le versement hebdomadaire d’une cotisation, non seulement par les salariés concernés, mais aussi par leurs employeurs, au nouveau système d’assurances obligatoire. Ainsi ces salariés seraient-ils mis à l’abri en cas d’accident ou de maladie, et obtiendraient-ils une retraite décente lorsqu’ils auraient passé l’âge de travailler. Pour cela, les assurés et patrons allaient recevoir chaque année des cartes de 52 cases, dans chacune desquelles devrait être collé, à la fin de chaque semaine de travail, un timbre représentatif des cotisations dues. Ces cartes étaient distribuées dans les mairies ou les commissariats de police des grandes villes. Quant aux timbres, ils étaient vendus dans les bureaux de poste de tous les États allemands. D‘où leur désignation de timbres « socio-postaux ».

La distribution des cartes de cotisation commença en novembre 1890. Quant aux timbres, ils furent apposés sur les cartes, dès la 1ère semaine de janvier 1891.


Pour mettre en œuvre ce régime, l’Empire avait été divisé en 31 régions, dont toutes utilisèrent des timbres aux mêmes types et de même couleur, ne différant que par le nom de région. L’une de ces régions fut l’Alsace-Lorraine (« Elsass-Lothringen ») Ces 31 régions ne correspondirent pas aux territoires des anciens États allemands, sauf quelques exceptions, comme « Hesse-Nassau », « Baden », ou « Villes Hanséatiques ». Les territoires des grands États membres de l’Empire furent divisés, comme la Bavière, en plusieurs régions telles que « Nieder Bayern », etc., car Bismarck n’avait pas manqué une telle occasion de freiner le particularisme de ces États. Les salariés de l’Empire allemand devaient coller chaque semaine, dans l’une des 52 cases de leurs cartes, les timbres de la région où ils avaient accompli leur travail hebdomadaire. Si bien qu’en raison de leurs déplacements à la recherche d’un travail, les timbres de plusieurs régions pouvaient se retrouver sur la même carte.

Ces cartes devaient être restituées dûment timbrées à la mairie ou à la police en fin d’année, puis transmises à l’institut régional d’assurances sociales chargé de gérer les droits de chaque assuré. Comme il arriva que les timbres collés sur certaines cartes se soient décollés après leur dépôt, chaque région prit rapidement l’habitude de couvrir les cartes dès ce dépôt, d’une oblitération globale. Grâce à celle-ci, les cases non timbrées étaient marquées, lors du dépôt, de fractions de cette oblitération globale, ce qui permettait de les distinguer des cases d’où un timbre se serait détaché ultérieurement.




Voici une carte d'Alsace-Lorraine tamponnée à Bitschweiler. Sur cette carte sont apposés 52 timbres de classe III d'une semaine. Cette carte appartenait à l'assuré Joseph Bischoff (né le 7 février 1876 à Thann) et a été valable du 22 février 1904 au 25 février 1905.







Et voici une deuxième carte. Celle-ci a été valable pour la période du 3 octobre 1932 au 12 septembre 1934. La première date d'oblitération est du 30 octobre, mais il y a quatre timbres oblitérés à cette date-là.

Cette carte provient de Saxe (Sachsen) et appartenait à l'assurée Frieda Schlimmack née Känel, née le 2 août 1907 à Niederhassläu près de Zwickau.

Les timbres apposés sur la carte sont de classe III, IV ou V pour une ou deux semaines. On peut voir sur ces timbres l'aigle impérial (la croix gammée des nazis sera rajoutée quelques années après).






Source : Wikipedia (la page a elle-même repris l'ouvrage de Y-M Danan, Les Timbres Socio-Postaux d'Alsace-Lorraine, 1891-1945)

Les timbres de poste privée

De nos jours, le timbre qu’il soit fiscal ou postal, qu’il soit fixe ou mobile, revêt normalement un caractère public et non privé.

Pourtant il est, par exception, certains cas où le timbre-poste peut revêtir un caractère privé. Ceci arrive dans un de ces trois cas :
- lorsqu’un service postal privé précède l’action de la poste officielle.
- lorsqu’un service postal privé complète l’action de la poste officielle.
- lorsqu’un service postal privé est improvisé pour remplacer la poste officielle défaillante.



Ci-dessous, nous avons un timbre marqué « Privat – Briefverkehr – Metz – Expédition de lettres privées ».



Le monopole des postes n’a en effet jamais valu que pour les territoires desservis par la poste officielle. Or, jusqu’au début du XXe siècle, les administrations postales de certains États comme l’allemande et la russe, n’assuraient la desserte du courrier que de ville à ville. Aussi, pour prolonger l’action de ce service jusqu’aux domiciles des usagers, des services postaux privés se sont parfois constitués pour livrer ou ramasser les lettres à domicile.


Ce fut le cas dans l’Empire allemand, où de multiples postes locales privées ont vu le jour à partir de 1861, et pour la plupart ont émis des timbres et entiers postaux purement privés, comme les postes locales de Strasbourg, Colmar, Mulhouse et Metz. Toutes ces postes furent supprimées à compter du 31 mars 1900, en application d’un texte du 20 décembre 1899, et remplacées dans leur activité par la poste officielle.



Source : Wikipedia