jeudi 22 mai 2008

Djibouti - colonie française (1862 - 1977)


Le territoire d'Obock est, historiquement, le premier point d'ancrage de la colonisation française à Djibouti.


La France établit un protectorat dans le golfe de Tadjourah à Obock. Le 2 mars 1862 est signé Paris un traité d'alliance et d'amitié avec les chefs afars, représentés par Dini Ahmed Abou Baker. Ce traité entérine également la vente du terrain d'Obock pour la somme de 10 000 thalers (55 000 francs-or), et réserve des droits à la France sur les côtes du Ghoubbet el Kharab. La colonie française de Djibouti est née. Le site n'est réellement occupé qu'à partir de 1883, et un gouverneur est nommé en la personne de Léonce Lagarde, arrivé à Obock le 4 août 1884.





En 1894, Lagarde fait déplacer l'administration coloniale d'Obock vers la Ville de Djibouti, entités qu'il fusionne au sein de la Côte française des Somalis. Les timbres utilisés ensuite à Obock sont donc ceux de la Côte française des Somalis entre 1894 et 1967, comme à Djibouti.






Pendant la Seconde Guerre Mondiale, certains timbres sont imprimés à Londres, et portent la mention "Djibouti".







Ensuite, la Côte française des Somalis devient le Territoire français des Afars et des Issas pendant la colonisation française entre 1967 et l'indépendance en 1977. Ce nom prenait en compte les deux populations autochtones majoritaires du territoire : les Afars et les Issas.






Sources : Wikipedia et Dallay




Ci-dessus : un timbre d'Obock de 1894, un timbre de Djibouti de 1944, un timbre de la Côte Française des Somalis de 1947, un timbre aérien du Territoire Français des Afars et des Issas de 1971.

mercredi 21 mai 2008

Cérès

Le 24 août 1848 les tarifs postaux sont simplifiés pour la France, la Corse et l’Algérie. Les taxes postales ne sont plus basées sur la distance parcourue.


Il y a dorénavant quatre tarifs :


- La lettre de la ville pour la ville

- La lettre de Paris pour Paris
- La lettre à l’intérieur de l’arrondissement postal d’un même bureau

- La lettre de bureau à bureau.


Les échelons de poids sont modifiés et le timbre poste est créé.


Le timbre poste marquait l'adoption du système inventé au Royaume-Uni de faire payer le port par l'expéditeur, et non plus par le destinataire (même si dans les premiers temps, la taxe à payer par le destinataire était faible).


Le premier timbre postal français fut au type Cérès, divinité romaine de l’agriculture et allégorie féminine vue de profil, portant dans ses cheveux une grappe de raisin et une couronne de rameaux. Le dessin était de Jean-Jacques Barre.


En 1851 a lieu un coup d’Etat : Louis-Napoléon Bonaparte devient Empereur. Les timbres de cette période sont à son effigie (voir ce post).


En 1870-1871 a lieu la guerre avec la Prusse. La défaite qui s’ensuit annonce la fin des timbres à l’effigie de Napoléon III.


En 1871, on reprend les premiers timbres en faisant quelques petits changements. Les poinçons seront modifiés.




On distingue alors les Cérès Grands Chiffres




des Cérès Gros Chiffres.



En 1876, ces timbres sont remplacés par le type Paix et Commerce, connu aussi sous le nom de type Sage.





Sources : Le Patrimoine du Timbre-Poste français et Wikipedia



To be completed….

Les photographies

En 1865, toutes les photographies, qu'elles soient vendues en gros ou en détail, devaient être timbrées au prix de la photo de détail. Les copies des photographies à partir des négatifs devaient également être timbrées. Très vite, la loi n'a plus guère été appliquée. La Guerre de Sécession venait à peine d'être terminée et, pour lever des fonds, le gouvernement avait procédé à la création de nombreux timbres fiscaux. Les photographes, pour éviter de perdre leurs clients et sous prétexte que les timbres endommageaient les photos, n'apposaient plus ces timbres. Le 3 mai 1865, la loi est renforcée. Un timbre de 2 cents sur chaque photo (qui ne valait pas plus de 25 cts) était apposée sur les photographies (ainsi que les daguerréotypes, etc).










Les timbres pour les photographies étaient de l'US internal revenue. Ont néanmoins été tolérés les timbres d'autres catégories tant que la distinction entre les timbres Documentary (qui taxaient des transactions financières principalement) et Proprietary (qui taxaient par exemple les cartes à jouer, les médicaments, les parfums, etc) était respectée.










Sources : site d'Eric Jackson (Ron Lesher on Revenues), US Specialized Scott Catalogue et US Civil War Revenue Stamp Taxes de M. Mahler




Ci-dessus : deux photographies où sont accolés des timbres différents. Le premier timbre est le R13 (2 cts Proprietary) et le second le R15 (2 cts US Internal Revenue).

mardi 20 mai 2008

La Syrie - sous mandat français (1920 - 1946)

Le mandat français en Syrie a été institué par la Société des Nations le 25 avril 1920 après la Première Guerre Mondiale. Elle devait permettre officiellement aux États du monde arabe, d'accéder à l'indépendance et à la souveraineté, si tôt après avoir atteint un niveau suffisant de maturité politique et de développement économique. Quatre mandats ont été créés, le gouvernement de la Palestine et l'Irak revenant aux Britanniques, les Français se voyant attribuer celui sur le Liban et la Syrie.


La France et la Syrie ont signé en 1936, un traité franco-syrien d’indépendance mais dans les faits le mandat a continué d'exister car la France n'a pas ratifié le document. La Syrie a déclaré son indépendance de la France de Vichy en 1944.




Le 8 mars 1920, le Congrès syrien proclame à l'unanimité l'indépendance de la Syrie dans ses frontières naturelles (Palestine incluse). Par ailleurs, Fayçal se fait couronner comme roi constitutionnel de Grande Syrie. Le Congrès prévoit également une union politique et économique avec l'Irak voisin, pour lequel il demande également l'indépendance. Le premier gouvernement nationaliste est constitué le 9 mars 1920.


Le 25 avril 1920, au cours de l'élaboration du Traité de Sèvres, le conseil suprême interallié attribue à la France un mandat sur la Syrie (Liban inclus) et au Royaume-Uni un mandat sur la Palestine et la Mésopotamie.


Le 22 mars 1920 un Conseil administratif proclame l'indépendance du Liban. Le 14 juillet, le général Gouraud lance un ultimatum au roi Fayçal, qui décide de collaborer.C’est le début effectif du mandat français en Syrie.




Le 1er septembre, le général Gouraud proclame la création du Grand Liban, en y annexant le Mont-Liban et les villes côtières conformément aux souhaits émis par les maronites et par la droite coloniale française. Par cette décision, la Syrie perd une importante zone côtière et en particulier la ville de Tripoli qui possédait l'un des plus grands ports du Levant. Le pays ne compte alors plus que sur Lattaquié et sur son port qui devient le premier du pays.




Pour le général Gouraud, la France doit faire taire les velléités nationalistes en divisant la région en petites unités administratives, ce qui est fait dès la fin de l'année 1920. Trois États sont créés faisant passer la taille de la Syrie d'un territoire de 300 000 km² à 185 000 km².




- l'État du Grand Liban : le général Gouraud proclame la création de ce nouvel État le 30 août 1920, qui est rendu officiel par un arrêté du 31 août 1920, cet État est constitué du Mont-Liban qui comprend en majorité des musulmans ainsi que de villes côtières conformément aux souhaits émis par les maronites. À partir de ce jour, le Liban séparé de la Syrie suivra sa propre évolution. L'indépendance du pays vis à vis de la Syrie est proclamé le 1er septembre 1920 par le général Gouraud.





- l'État d'Alep : Proclamé le 1er septembre 1920, elle repose principalement sur la ville d'Alep et de sa région.





- l'État de Damas : Proclamé en septembre 1920, elle repose principalement sur la ville de Damas et de sa région.



Un territoire autonome alaouite est créé le 2 septembre 1920 et est directement placé sous autorité française.




La Seconde Guerre Mondiale a été catastrophique pour l'autorité de la France en raison des combats entre vichyistes et gaullistes et de la défaite contre l'Allemagne.




Durant le mois de juillet 1945, le commandement de l'armée passe aux mains des Syriens, et neuf mois plus tard, le 17 avril 1946, le dernier soldat étranger quitte la Syrie.







Sources : Dallay et Wikipedia





Ci-dessus :
- Un timbre du Grand Liban de 1925, un timbre de Syrie surchargé Alaouites de 1925, un timbre de Syrie surchargé Sandjak d'Alexandrette de 1938.

- Un timbre de 1921 de la République Française surchargé O.M.F. Syrie (OMF : Occupation Militaire Française).
- Un timbre de 1924 de la République Française surchargé Syrie.
- Un timbre de 1930 (où est inscrit Syrie).
- Un timbre de 1942 (ou est inscrit République Syrienne).
- Un timbre de 1945 (surchargé Postes Syrie) - timbre fiscal surchargé pour être transformé en timbre-poste.

Vignette de l'Association des Commerçants d'Alcool

Le timbre de la National Wholesale Liquor Dealers Association of America (association nationale d'Amérique des commerçants d'alcool en gros) est une vignette.


Même avant la Prohibition (1920-1933), l'industrie de l'alcool rencontrait des problèmes. En 1907, une loi fut promulguée qui prohibait l'alcool même dans des lieux privés et elle a mené à la fermeture des saloons dans deux tiers des villes.
Les régulations de conservation du grain pendant la Première Guerre Mondiale ont réduit encore la production des boissons alcoolisées ; de plus, un sentiment anti-allemand ont rendu la bière impopulaire. Après le passage du Dix-Huitième Amendement promulguant la Prohibition (1919), les brasseurs ont recherché désespérément des acheteurs potentiels de leurs établissements. Quelques-uns, aidés par des gangsters, ont continué à produire illégalement de l'alcool. D'autres se sont tournés vers la production de boissons alcooliques ou vendaient des matières premières qui allaient dans la production d'alcool.

En 1933, la Prohibition cessa officiellement.


Le but de cette association est de faire du lobbying (en faveur de l'alcool). Sa vignette était apposée sur les factures des brasseurs, moyennant une petite somme, pour continuer à faire du lobbying pro-alcool.




Cette facture est de l'Illinois Glass Co. (IL) qui a vendu à l'entreprise Vogt-Appelgate Co. (KY) 51 barriques. Elle est datée du 24 novembre 1914 (les USA n'étaient pas encore en guerre à ce moment-là).



lundi 19 mai 2008

Andorre


L’Andorre, appelé Principauté d’Andorre dans les usages officiels est un micropays d’Europe du Sud situé dans les Pyrénées, entre l’Espagne et la France.


En 1278, un traité fut signé instaurant la souveraineté partagée de l’Andorre entre le comte de Foix et l’évêque d'Urgel, en Catalogne.


Les années passant, le titre fut transmis aux rois du royaume de Navarre puis au roi de France Henri IV de France. Un édit en 1607 établit le chef de l'État français et l’évêque d’Urgel comme co-princes de l’Andorre.




La première constitution de l’Andorre a été adoptée par référendum le 14 mars 1993. Cette adoption consacre de fait l'indépendance du pays et son entrée à l'Organisation des Nations Unies. Le régime de l’Andorre est la coprincipauté parlementaire, héritage lointain du paréage de 1278 entre l’évêché d’Urgel et le comte de Foix. D’après la constitution, « les coprinces sont, conjointement et de manière indivise, le chef de l’État et en incarnent la plus haute représentation ». Ils sont l’évêque d’Urgel (La Seu d’Urgell – Catalogne, Espagne) et le président de la République française, « héritage » du comte de Foix (Ariège, France) et des successifs rois de France.


Ils délèguent leurs pouvoirs à deux viguiers : le viguier épiscopal et le viguier français.


Le Premier Ministre est issu du Conseil des Vallées composé de 28 membres élus par les 7 paroisses à raison de 4 conseillers par paroisse.


« Sauf dans les cas prévus par la Constitution, les Coprinces ne sont pas responsables. La responsabilité de leurs actes incombe aux Autorités de l’Andorre qui les contresignent. »



Le chef du gouvernement est depuis 2005 Albert Pintat Santolaria.



Depuis 1931, un usager andorran confie son courrier en le déposant dans la boîte aux lettres de l'administration postale de son choix. Si la lettre est adressée en Andorre, le service bénéficie de la franchise postale, mais le service est lent. Si elle est à destination de l'étranger, elle doit être affranchie avec les timbres-poste de l'administration correspondante.

Andorre n'est pas membre de l'Union Postale Universelle.


Avec l'ouverture de bureaux sur place en 1928 pour la poste espagnole et 1931 pour la poste française, des timbres spécialement créés pour le courrier de la principauté sont émis.



Sources : Wikipedia et Dallay




Ci-dessus : un timbre des bureaux français d'Andorre et un timbre des bureaux espagnols d'Andorre.

samedi 17 mai 2008

La lettre Chargée

Les lettres chargées recevaient une marque rouge Chargé qui signifiait que le courrier avait été inscrit sur un registre spécial. Ces lettres (ou objets) étaient initialement remis au destinataire au bureau de poste.

L'inscription Chargé remonte au XVIIè Siècle.




Ci-dessous, nous avons une lettre expédiée de Chambéry (Savoie) pour Paris le 29 juin 1891.


L'enveloppe contenait 300 francs et, pour cette raison, avait été déclarée.






La lettre a été affranchie à 85 centimes que l'on peut décomposer en :
- 25 cts pour la "recommandation"
- 30 cts pour l'assurance (10 cts par 100 F)
- 30 cts car la lettre devait peser plus de 15g et moins de 30g.



Sources : Dictionnaire Philatélique & Postal, Académie de Philatélie et Tables of French Postal Rates 1849 to date, D. Richardson

vendredi 16 mai 2008

Les Généralités

Les généralités étaient des circonscriptions administratives de la France d’Ancien Régime. Elles furent créées en 1542 avec l’Édit de Cognac. Il y eut jusqu’à trente-six généralités, les dernières ayant été créées en 1784. Leur rôle était d’abord fiscal. Placées sous l’autorité d’un « receveur général », les généralités étaient le cadre de la collecte des impôts directs et indirects : recettes du domaine, taille, aides et gabelle (édit de 1542). 16 recettes générales ou généralités furent créées par l’édit du 7 décembre 1542, sous François Ier.

En 1655, un édit (de Louis XIV) ordonna que « tous actes portant foi, obligation ou acquît ne seraient valables qu’autant qu’ils seraient écrits sur papier ou parchemin dont chaque feuille serait frappée d’une marque spéciale ». Il fallut attendre 1673 pour que les officiers de justice obtempèrent.

En 1674, un autre édit ordonna l’usage des papiers et parchemins timbrés, timbrés de manière différente non plus selon la nature des actes, mais selon la hauteur et la largeur du papier ou du parchemin employé.



Ci-dessous, nous pouvons voir un papier du 15 juillet 1759. Il porte le cachet de La Généralité de Soissons, avec le tarif payé pour l'enregistrer de 1 sol 3 deniers.







Sources : Wikipedia et Le Timbre Fiscal n°85.

Timbres US de rationnement


Le domaine des timbres fiscaux est large. L'APS Manual of Philatelic Judging définit que les timbres fiscaux sont "des reçus pour l'argent payé pour les taxes directes, les taxes indirectes, les permis et les permissions" (traduction de l'auteur de ce blog). Les vignettes ne sont pas considérées comme faisant partie de la philatélie, pourtant certaines peuvent avoir un rapport assez proche. Les USA sont entrés dans la Seconde Guerre Mondiale en décembre 1941. L'économie a souffert de la guerre et, à partir de 1942 ont été introduits des tickets de rationnement (bien que le Congrès ait autorisé le rationnement à partir de 1940).

Jusqu'en 1947, cinq livrets de rationnement ont été préparés, le cinquième n'a cependant jamais été émis.
Puisque ces timbres de rationnement étaient remis contre une somme d'argent, certains philatélistes les considèrent comme des timbres fiscaux. Ces tickets de rationnement ont donc été émis sous forme de livrets.





Le premier est apparu en avril 1942. 190 millions ont été distribués. Sur chaque livret était inscrit le nom, l'adresse, la taille, le poids, la couleur des cheveux et des yeux, l'âge et le sexe du titulaire du livret. Dans les deux pages intérieures figuraient 28 vignettes numérotées par ordre croissant.










Le deuxième a été émis en janvier 1943. Etaient indiqués le nom et l'adresse du titulaire du livret, et un numéro de livret était inscrit en rouge. Les vignettes étaient imprimées en couleur dans les huit pages intérieures.








Le troisième livret a été émis en octobre 1943, il contenait huit pages. Sur la face du livret étaient écrits le nom, l'adresse du titulaire ainsi qu'un numéro de série en rouge. Tout comme sur le livret 2, la quatrième de couverture (page de derrière) du livret 3 contenait des instructions sur comment utiliser le livret.










Le quatrième livret était semblable au livret 3, en taille comme en contenu. Il contenait huit pages de timbres de rationnement.








Source : The American Revenuer, Vol. 61, N°1

jeudi 15 mai 2008

Bureaux ambulants - période 1863-1876


Les services ambulants sont de véritables bureaux de poste installés dans des wagons spéciaux circulant sur les grandes lignes des réseaux de chemins de fer français.


Nous avons ci-dessous une lettre postée par l'entreprise Gabriel & Cie à Chaumont, en Haute-Marne (50) le 8 octobre 1875. La lettre a voyagé jusqu'à Paris, dans le train Belfort-Paris. Sur le timbre, nous pouvons voir le losange BELP qui indique un bureau ambulant (écriture bâtons).





Les deux lettres contenues dans le losange indiquent en général la première lettre de la ville où la lettre a été expédiée, et la première lettre de la ville où la lettre a été réceptionnée. Ici, nous avons quatre lettres : BEL pour Belfort, et P pour Paris.


Au dos de la lettre, nous pouvons voir deux cachets.





Le premier indique Belfort à Paris, c'est le cachet (de nuit, type I) du bureau ambulant. La lettre a donc voyagé de nuit.


Le deuxième indique Paris. La lettre a donc été reçue par son destinataire à Paris le 9 octobre 1875.




Source : J. Pothion, Bureaux ambulants 1865-1965