mardi 20 novembre 2007

Le décime rural

A partir du 1er avril 1830 (loi du 3 juin 1829), une taxe supplémentaire est instituée pour financer le service postal rural. Cette taxe s’applique au courrier losqu'elles sont adressées à une commune rurale ou qu'elles en proviennent. On appelle cette taxe le décime rural et il est manifesté sur l’enveloppe / la lettre par l’apposition d’un cachet de I D entouré d’un cercle. Ce cachet est noir si le décime est encaissé pour le village de destination et rouge s’il l’est pour le village d’origine.

Le décime rural a existé de 1830 à 1846.



Ci-dessous, nous pouvons voir une lettre qui est partie de Metz (Moselle) le 26 avril 1834 à destination de Saint-Clément (Meurthe). Saint-Clément est un petit village sur la route qui relie Lunéville à Saint-Dié. La lettre est arrivée le même jour à Lunéville.



Le cachet de Metz et le cachet de Lunéville sont du même type : 12, à simple fleuron.

A l’époque, les timbres n’existaient pas en France (et d’ailleurs, n’existaient pas du tout). Les frais de port devaient être supportés par le destinataire. Depuis le 1er janvier 1828, la taxe est fonction de la distance en ligne droite entre le bureau d'expédition et le bureau de destination et non plus en fonction de la route des postes la plus courte.

La distance entre Metz et Saint-Clément est, à vol d’oiseau, d’approximativement 80 kms. La lettre ci-dessous a été taxée du chiffre 3, qui correspond à la taxe pour les lettres de moins de 7,5 gr.



A côté du cachet de Lunéville, nous pouvons voir le cachet -bleu- du commerçant de Metz.





Sources : le site Internet de Gérard Crépel

Marque de censure allemande – Seconde Guerre Mondiale

Ci-dessous, nous avons une lettre partie de Kienzheim (dans le canton de Rappoltsweiler), Ober-Elsass, le 2 janvier 1942 à destination de Sainte Gemmes sur Loire dans le Maine et Loire. La lettre est très certainement un avis de décès (ou de remerciement pour le décès) comme en témoignent le noir entourant l’enveloppe et le nom de l’expéditeur (Frau Witwe Sick – Madame Veuve Sick). Kienzheim s’appelle maintenant Kientzheim et Rappoltsweiler Ribeauvillé. Les deux villes se trouvent dans le département du Haut-Rhin en Alsace.





En 1942, l’Alsace et la Moselle étaient occupées par les Allemands et rattachés à l’Empire (Reich). Sur les lettres devaient donc être apposés des timbres allemands, et elles devaient passer la censure. Ici, nous avons un timbre allemand (représentant Hitler) et une marque Ae.

La lettre est affranchie à 25 pf., qui est le tarif en vigueur pour les lettres de moins de 20 gr. à destination de l’étranger (ce qui est le cas : l’Alsace est en Allemagne à ce moment-là). La marque Ae, elle, fait office de marque de censure. Toutefois, cette lettre ne semble pas avoir été ouverte par la censure (il n’y a aucune bande qui recolle ni aucune indication dans ce sens). Elle serait plutôt une marque de passage dans un bureau de censure.

Le A indique Auslandbriefprüfstelle (bureau de censure pour les lettres à destination de l’étranger), le e, lui, indique que le bureau de censure est situé à Francfort (Allemagne).

Cette lettre pourrait n’avoir pas été ouverte car le bureau de censure estimait qu’elle ne contenait aucune information interdite, c’était juste un avis de décès.



(Pour ce post, mes sources sont : La Poste en Moselle, 1940-1945, A. et S. Démeraux, et Internet, principalement le forum du site Delcampe. Je ne connais pas d’ouvrages qui traitent des marques de censures. Si vous pouvez m’en citer ou si vous voulez corriger tel ou tel point, n’hésitez pas !)