vendredi 23 octobre 2009

Les timbres de la Libération : ceux de la ville de Médis

Ces derniers mois, Alain Camelin nous a présenté différentes parties de l'histoire des timbres de la Libération (une présentation des quinze émissions officielles, des exemples de surcharges locales sur timbres allemands, et sur timbres français).


Ci-dessous, il nous parle des timbres de la Libération de la ville de Médis.





Tout comme les timbres surchargés par les autorités allemandes à Dunkerque en 1940, on peut considérer que les timbres surchargés de Médis courant septembre 1944, sont des timbres de guerre car ils ont été émis dans des conditions très particulières.







En effet la localité de Médis (Charente Maritime) a été pendant 8 mois dans une situation militaire et postale exceptionnelle, entre d'une part les lignes tenues par les FFI, dont les petits postes étaient à Saujon (4 km), et d'autre part les lignes allemandes de défense de la citadelle de Royan situées aux blockhaus de Belmond (près de l'aéroport de Royan). Médis se trouvait de fait dans un no man's land uniquement parcouru par des patrouilles FFI ou allemandes.







Dès les premiers jours de septembre, sur ordre de l'administration postale, la poste était évacuée sur Rioux (24 km).


M. Touseiller, délégué dans les fonctions de maire par le Préfet de la Charente Maritime, après avoir pris possession de la mairie le 17 septembre 1944 au nom du Comité Central de la République et chassé la délégation spéciale installée par Vichy, fut obligé d'organiser un service postal pour les 43 habitants de la commune qui étaient restés sur son territoire.







Par l'intermédiaire des patrouilles françaises, contact fut pris avec le commandant des FFI stationné à Saujon et notamment avec le 2ème bureau du colonel Adeline. Il fut décidé qu'une boîte aux lettres clandestine serait établie dans les bois à l'abri des recherches de la Gestapo et des patrouilles allemandes. En plus du courrier des administrés, cette boîte devait recevoir également les renseignements militaires intéressant le commandement. Il fut donc décidé que le courrier recevrait un timbre portant un tampon spécial et le cachet de la mairie.


Le 27 avril 1945 (à la libération de Royan) a été dressé un procès verbal de destruction des tampons ayant servi à l'oblitération du courrier.


A noter que dans le catalogue Mayer, seule la date du 27 avril 1945 a été retenue pour l'émission des timbres surchargés.




Ci-dessus : deux timbres surchargés 'Médis - No man's land' et un document authentique qui, à l'origine, comportait deux timbres et la signature de M. Touseiller.

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